La drague est une activité qui consiste à aborder des personnes (souvent des inconnus) en vue de les séduire. Cette pratique est motivée par la recherche du plaisir, plaisir de plaire, plaisir du sexe mais aussi pour certaines personnes par une nécessité, un besoin, celui de ne pas être seul, celui de se sentir aimer et désirer.
La drague une activité d’hommes
La drague est rarement pratiquée par les femmes et reste essentiellement une activité d’hommes. Ceci pour des raisons qui sont à la fois biologiques et culturelles. Culturelle, car il est encore très mal vu pour une femme de séduire ouvertement un homme et parce que dans la vie quotidienne, elle n’a pas besoin de faire l’effort d’aller vers l’homme, c’est lui qui vient généralement à elle. Biologique, car la femme est soumise à des cycles, que son désir fluctue et qu’elle est beaucoup moins dépendante de ses pulsions sexuelles que l’est un homme. D’autres causes peuvent expliquer le fait qu’une femme ne drague pas et qui trouve leur source dans le psychologique notamment dans l’Oedipe (cf. SÉDUCTION).
La drague une activité de jeunes et de marginaux
Admettre que la drague est une activité de marginaux peut surprendre mais si elle est acceptée avec un sourire lorsqu’elle vient de jeunes hommes ou d’adolescents, elle l’est beaucoup moins de la part d’hommes d’âge mûr. En effet, le parcours normal de tout individu dans la société passe par le passage à l’âge adulte. Passage qui se caractérise par l’obtention d’un travail qui va permettre à l’individu de subvenir à ses besoins et de s’affranchir de la dépendance de ses parents, le mariage et le fondement d’une famille qui va lui permettre d’accéder au statut de père de famille.
Continuer à pratiquer la drague alors qu’on est en âge de se marier c’est d’une certaine manière se mettre en marge de la société en refusant ses codes et ses principes.
Draguer ou séduire
Souvent confondu c’est deux actes différent non seulement dans leur processus mais surtout dans leur principe. La drague revêt une certaine immoralité, car le but premier n’est pas de gagner le cœur de la personne et son estime à la différence de la séduction mais bien d’obtenir la jouissance de son corps. Si le séducteur peut se contenter de plaire sans pour autant aller jusqu’à l’acte charnel, le dragueur qui n’atteint pas ce but se sentira frustrer. Cette frustration amplifiera son vice et son immoralité et l’incitera à plus de ruse pour obtenir ce qu’il veut. C’est pourquoi le dragueur est fui par les femmes.
Techniques de drague
Si d’aucuns parlent de techniques de drague et en ont fait leur business (voir COACHING EN SÉDUCTION), il n’y a pas véritablement qu’une seule façon de draguer, la démarche étant empirique.
Le plus difficile étant l’approche initiale, la seule méthode vraiment efficace est de se jeter à l’eau et d’aborder autant de femmes qu’il est possible de le faire en une seule journée.
Draguer, ce n’est pas simplement se contenter d’un clin d’œil lancer à une jeune femme que l’on croise dans un parc, c’est véritablement une entreprise quasi industrielle dans l’art d’aborder une inconnue. Le secret réside donc uniquement dans le nombre. En cela, la drague n’a rien à voir avec la séduction. Elle repose sur des statistiques.
Aucune femme ne voulant être réduite à un chiffre, le dragueur, à la différence du séducteur, est à l’opposé de ce à quoi elle pourrait aspirer. Mais c’est parce qu’il a une pratique aigüe et une grande expérience des femmes, que le dragueur expérimenté arrive à obtenir plus ou moins facilement ce qu’il veut d’elles.
DRAGUE DE RUES
La drague se pratique aisément dans des lieux de rencontres tels que les boites de nuit, les bars, les soirées dansantes (voir LIEUX DE RENCONTRES), elle est beaucoup plus délicate lorsqu’elle est pratiquée dans des lieux publics comme les parcs, les transports en commun, les centre commerciaux et la rue.
Le dragueur de rues est un pauvre
Les moyens financiers sont en grande partie ce qui motive un homme à aborder des femmes dans des lieux publics plutôt que dans des lieux réservés à cet usage. La misère sexuelle, le désœuvrement souvent généré par le chômage ou la solitude peuvent aussi inciter une personne à aller courir les rues à l’affut d’une femme qui pourrait potentiellement lui apporter du réconfort. C’est en cela que le dragueur de rues est un pauvre, car il est en manque. En manque de sexe, en manque d’amour, d’estime de soi, en manque de confiance ou plus prosaïquement en manque d’argent ou de travail.
Ainsi, il est facile de faire le constat que le profil type du dragueur de rues est celui d’un jeune souvent issus des banlieues et de l’immigration. Ayant peu de moyens financiers pour s’offrir le luxe de fréquenter les boites de nuit, il se rabat sur ce qui pour lui est accessible et ne lui coûte rien : la rue.
Le dragueur de rues tente de s’extraire de sa condition
C’est parce qu’il est seul et qu’il refuse de sombrer dans la misère qui est la sienne, motivé par ses hormones que lui confère sa jeunesse, il tente avec le peu de moyen en sa possession de s’extraire de sa condition. Si son expérience a enrichit son vice, il nourrit quand même l’espoir de rencontrer celle qui lui fera renoncer à la drague pour fonder une famille et s’intégrer à la société. C’est pourquoi, l’âge aidant, il finit par abandonner son rôle de dragueur pour se conformer au modèle social traditionnel.
« — Mais tu crois pas que c’est possible de rencontrer une fille sans toutes ces stratégies ?
— Ça dépend d’où tu pars et jusqu’où tu rêves de monter !… Y a des catégories sociales plus moins prédisposées au miracle. T’imagines la chance qu’a le balayeur, même super beau mec, de se taper un jour la bourgeoise qui passe devant le SONACOTRA ?… T’imagines la violence ?… »
Confession d’un dragueur, Alain Soral, 2001.