De la cour au harcèlement sexuel

Des sollicitations répétées d’une personne envers une autre personne afin d’obtenir d’elle du sexe ou des sentiments amoureux peuvent parfois virer au harcèlement. C’est le cas lorsque deux personnes amenées à partager le même environnement (au travail par exemple) se retrouvent dans la situation où l’une d’elle commence à faire des avances à l’autre et que l’autre, ne ressentant aucune attirance (sexuelle ou sentimentale) pour l’autre lui oppose à chaque fois un refus. Ces refus génèrent une telle frustration que les demandes au début courtoises se transforment en d’incessantes petites attaques répétées insidieuses et perverses visant à rabaisser, humilier ou déstabiliser l’autre.

Drague ou harcèlement ?

On a vu apparaître depuis quelques années, une nouvelle forme de harcèlement que des femmes dénoncent et qui se déroule dans l’espaces publiques (la rue, les transports en commun). Ce qui autrefois passait pour de la simple drague de rues est aujourd’hui considérée comme du harcèlement surtout quand ce type de drague tourne à l’agression verbale voire physique.
Le problème n’est pas dû au fait qu’un homme aborde une femme de manière plus ou moins appropriée mais plutôt qu’elle subit ce type « d’agression » de manière répétée plusieurs fois dans la même journée à des moments et en des lieux, comme les transports en commun ou la rue, qui ne sont théoriquement pas des lieux de rencontres (voir LIEUX DE RENCONTRES).
Il est bon ici de rappeler que chez l’homme, à la différence de bon nombre de mammifères, la femme ne possède pas d’œstrus (chaleurs), ce qui ne donne aucune indication à l’homme de son éventuelle disponibilité, condamnant celui-ci à courir après elle. Par ailleurs, l’évolution des mœurs, en particulier la libération sexuelle plus ou moins effective a considérablement transformé notre société. L’homme est en permanence soumis à des stimuli sexuels (non demandés) au travers des campagnes d’affichage publicitaire quasi pornographiques ou des modes vestimentaires féminines provocantes¹On se souviendra des strings dépassant des jeans dits « taille basse » aux débuts des années 2000.. Confronté à cette forme de harcèlement qui exacerbe ses pulsions et la frustration générée par l’opposition entre ce qu’on lui montre des femmes et la réalité quotidienne (refus systématique aux sollicitations directes), il n’est pas étonnant que cela génère des tensions²Comprendre n’est pas excusé. Une agression reste une agression. qui se manifestent par de l’agressivité à l’égard des femmes.
Le profil du harceleur de rues rejoint celui du dragueur de rues, à savoir un homme jeune, souvent d’origine étrangère et de condition sociale défavorisée (voir DRAGUE DE RUES) mais contrairement au dragueur confirmé, il manque souvent de technique et verse, le plus souvent, dans l’indélicatesse.